carte lorraine

La vie économique a longtemps reposé sur l’extraction du charbon et du minerai de fer, la sidérurgie, l’industrie textile (Vosges). C’est dans le triangle Longwy-Briey-Thionville que se situait l’essentiel du minerai de fer (la « minette », pénalisé par sa faible teneur de 32 % en métal). Le bassin méridional, autour de Nancy, étant beaucoup plus restreint. L’exploitation du minerai de fer a cessé dans les années 1990. La sidérurgie remonte au Moyen Âge, au moins (charbon de bois). Toutefois, l’économie de la région fut bouleversée par l’arrivée d’une famille flamande : les Wendel (Van Dael), qui s’établit à Hayange (vallée de la Fensch). La sidérurgie gagna aussi la vallée de la Chiers (Longwy) et les environs. 1871 amena des bouleversements profonds. La frontière franco-allemande traversait le bassin ferrifère, ce qui ne favorisait pas la diversification industrielle et l’investissement de capitaux importants. Les industriels sarrois et allemands utilisèrent la Moselle comme base de ravitaillement en minerai et en fonte. Ils créèrent de nouvelles et grandes usines à Hagondange, Rombas, Uckange, Knutange, Thionville. Les nouvelles usines construites dans la Lorraine restée française étaient plus petites et souvent mal situées (en amont des vallées).

La crise a débuté vers les années 1960, malgré la canalisation de la Moselle, dans laquelle on avait placé beaucoup d’espoir. De multiples fusions de sociétés sidérurgiques n’ont pas empêché l’accroissement des déficits d’exploitation. La société Sacilor dominait dans les vallées de l’Orne, de la Fensch et de la Moselle. Usinor, après l’abandon, en 1977, de son usine de Thionville, s’est repliée sur la région de Longwy ; Sacilor et Usinor ont été nationalisées en 1982. L’entreprise, aujourd’hui privatisée, a fusionné en 2002 avec une firme espagnole et une firme luxembourgeoise et a été renommée Arcelor, puis a été achetée par une entreprise indienne et a pris le nom d’ArcelorMittal. Les effectifs salariés de la sidérurgie ont considérablement diminué. C’est le nord de la Lorraine qui est le plus durement touché. La Lorraine ne produit plus que le quart de l’acier français (60 % avant 1939). L’extraction du charbon a cessé en 2004. L’industrie chimique est implantée notamment à Carling-Saint-Avold et à Forbach, sur les salines. Le nombre d’emplois dans l’industrie est passé de 210 000 en 1992 à 160 000 en 2004.

On connaissait déjà au xviiie s. le travail du coton dans les Vosges. Toutefois, c’est le traité de Francfort qui va tout bouleverser. Des industriels alsaciens, pour garder le marché français, ont installé des usines dans les hautes vallées vosgiennes. La prospérité régna jusqu’après la Première Guerre mondiale, du fait du monopole français dans les colonies. La crise s’accéléra après 1945 et touche surtout les hautes vallées, qui se dépeuplent. La reconversion a permis d’implanter quelques usines à Remiremont, Épinal, Saint-Dié. La plupart des entreprises ont passé entre les mains de sociétés extérieures à la région, ce qui aggrave le problème vosgien.

À côté des héritages historiques, il faut ajouter que la Lorraine est plutôt une mosaïque de régions industrielles, sans liens structuraux étroits entre elles. La reconversion a été un échec. L’industrie automobile n’est venue s’installer en Lorraine qu’en 1969-1970, et à peine la moitié des emplois prévus a été créée. La population, qui était une des plus jeunes de France, vieillit, et, le solde migratoire étant négatif, la Lorraine voit sa population stagner, et même diminuer dans la Meuse et les Vosges, les départements les plus ruraux et déjà les moins peuplés. L’essor industriel d’après-guerre s’est surtout exprimé en Lorraine du Nord (Moselle). Plusieurs dizaines de milliers de Lorrains vont travailler quotidiennement en Allemagne, en Belgique et, dans leur grande majorité (60 000), au Luxembourg, ce qui représente une source de revenus pour la Région. Le thermalisme (avec les stations thermales de Contrexéville, Vittel, Amnéville, Plombières-les-Bains et Bains-les-Bains) hisse la Lorraine au sixième rang français. La filière bois, présente surtout dans les Vosges, met la Lorraine au deuxième rang pour le bois d’œuvre.

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Le réseau de transport a connu des améliorations sensibles : aménagement de la Moselle (gabarit européen jusqu’à Neuves-Maisons), autoroutes (Paris-Metz-Strasbourg et Allemagne ; Luxembourg-Metz-Nancy). aéroport régional, T.G.V. Est (depuis 2007). La vallée de la Moselle, couloir de circulation européen entre le Luxembourg et Dijon, via Metz et Nancy, voit son importance se renforcer avec l’implantation de plates-formes logistiques. La Lorraine a des atouts : de vastes espaces forestiers et ruraux, une agriculture moderne et dynamique, des plans d’eau nombreux, un potentiel touristique (parc régional de Lorraine, parties des parcs régionaux des Vosges du Nord et des Ballons des Vosges), une situation de carrefour, au contact des deux civilisations européennes (le monde latin et le monde germanique), limitrophe de la Belgique, du Luxembourg et de l’Allemagne. Elle souffre cependant de l’absence de grande ville (Metz et Nancy, les seules à dépasser 100 000 habitants, sont plus rivales que complémentaires), de celle d’industries de pointe, partiellement liée à un développement relativement tardif des équipements scientifiques et culturels.


Taille: 92 cm

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